Extraits du livre (1/4)

Samedi 13 mars 2010, un rêve prémonitoire…

Ce 13 mars 2010, je me réveille vers 8h30, contrarié. J’ai fait un rêve dont je n’arrive plus à me souvenir. Cependant je suis triste et j’essaie de réfléchir afin de retrouver ce rêve qui me perturbe tant… Je déjeune l’esprit un peu ailleurs ; il va falloir que je me bouscule car je prépare notre déménagement et j’ai des cartons à terminer.

Vers 9h30, mon rêve me revient.

Je suis dans le train, celui que je prenais dans les années 70 lorsque j’allais travailler à Paris. Le Mantes/Paris St Lazare de 6h47. Je suis assis avec une ou deux connaissances avec lesquelles je faisais toujours ce trajet du matin. Soudain assise sur la banquette arrière, j’aperçois Francesca Solleville. Je la connais très bien, Francesca est une chanteuse et amie de longue date de Jean Ferrat. Elle me regarde, triste et semble ne pas me reconnaître. J’essaie d’accrocher son regard, de lui dire : « Francesca c’est moi ! »…. Rien ! Assise à ses côtés, la tête baissée, appuyée sur la vitre du train, le visage un peu caché par un foulard, une autre femme au regard empli d’une grande tristesse, les yeux semblant regarder au loin… Je la reconnais, c’est Colette Ferrat…

Mon rêve s’interrompt là.

« Mais une autre chanson résonne aussi en moi. C’est Nuit et brouillard. Jean Ferrat a raconté comment cette chanson avait mûri longtemps en lui depuis la mort de son père déporté à Auschwitz.

Dans ma famille la guerre aussi a frappé durement. Difficile de glaner çà et là des informations sur cet oncle déporté à Dora, sur cet autre oncle « Mort pour la France ». Dans beaucoup de familles touchées par la Deuxième Guerre mondiale, toute cette tragédie était tue, surtout devant les enfants. Je découvrirais beaucoup plus tard que cet oncle Raymond que nous appelions affectueusement Loulou et qui pleurait souvent dans les repas de famille avait été déporté politique à Buchenwald en janvier 1944. Ensuite il fut transféré au terrible camp de Dora sous le matricule 42755. En avril 1945, il participa aux sinistres marches de la mort organisées par les SS vers Bergen-Belsen : c’était marche ou crève, si tu tombais, brisé par l’épuisement et la faim, les SS t’envoyaient une balle dans la nuque ! De Compiègne à Buchenwald, il avait voyagé avec d’autres personnes dans des wagons plombés, « sa chair fut tendre à leurs chiens policiers »

« Nous avons l’oiseau rare

Jean FERRAT me témoigna plusieurs fois son amitié. En 2005, le maire adjoint à la culture de Bédarieux, Raymond Castelanelli, écrit à Jean pour lui faire part de son souhait d’organiser un festival de chansons à l’image de celui de Barjac dont Jean est le parrain, Barjac est dans le Gard et Bédarieux dans l’Hérault. Après discussion avec Jean, Gérard Meys me contacte et propose que j’apporte mon aide à Bédarieux pour organiser ce festival. Par courrier, ils font savoir au maire adjoint qu’ils ont trouvé «l’oiseau rare ».

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